Journal politique quotidien |
"Bulletin", nº 92, mercredi 3 mai 1871, première page |
« Caen, le 2 Mai 1871 Bulletin Ce ne sera pas une des choses les moins édifiantes dans l´avenir, quand l´histoire s´emparera des faits accomplis, de voir la différence de taille entre les hommes d´autrefois et ceux d´aujourd´hui ; de comparer la révolution française, décrétant la liberté et l´indépendance nationale, [...] à la Commune de 1871 [...] Cette situation aura-t-elle un terme, et ce terme est-il proche ? [...] Cela ne dépend que la population parisienne : qu´elle balaie les énergumènes de la guerre civile, qu´elle fasse rentrer sous terre ces aventuriers qui l´ont trompée [...] Les opérations préparées contre Paris vont-elles avoir un terme ? Si l´on en croit la dépêche que nous publions plus loin, un grand mouvement de troupes aurait lieu du pont de Sèvres au Point du Jour et ferait présager une attaque prochaine. [...] et la Commune, tout en succombant sous le poids des affaires, trouve encore le temps de persécuter la presse, dans la personne de quelqu´uns de ses plus honorables représentants. Il ne fait pas bon, à Paris, d´avoir assez de franchise pour critiquer les actes de la Commune [...] » |
Organe républicain socialiste du canton de Troarn |
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"Notre programme", nº 1, dimanche 20 avril 1892, première page |
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« Lors de la proclamation de la Troisième République le 4 septembre 1870, le premier soin du gouvernement fut de faire inscrire sur les édifices publics, dans les moindres communes, cette sublime devise : Liberté, Égalité, Fraternité. Aujourd´hui c´est à peine si on retrouve la trace de ces noms magiques au nom desquels s´est accomplie la révolution : le temps les a effacé au frontispice de nos monuments comme il paraît les avoir bannis du souvenir de nos dirigeants. Dans les villes la Liberté et l´Égalité ont un semblant d´existence mais dans quelqu´unes de nos campagnes c´est le despotisme le plus absolu qui règne. Certains maires, loin de se pénétrer des devoirs importants de leur magistrature ne voient dans la fonction qu´un moyen d´élever leur fortune [...] Quant à la Fraternité elle n´a été jusqu´à présent qu´un vain mot. Il appartient, je l´espère, au siècle, qui bientôt va commencer, de lui donner le baptême de la réalité. C´est avec cette conviction que je viens apporter dans la mesure de mes modestes forces une pierre à l´édifice déjà colossal du socialisme auquel, de hardis devanciers, ont eu le courage et le mérite de travailler, bravant les rigueurs des gouvernements et les calomnies d´une certaine opinion publique. Au lieu de nous jeter dans l´étude des différents systèmes socialistes nous formulerons de suite les revendications que nous croyons conformes non seulement à l´humanité mais encore à la justice. Assurance pour l´ouvrier contre le chômage forcé, assurance contre la maladie, et enfin assurance contre la vieillesse. J´estime avec les interventionnistes que cette tâche revient à l´État. Il en est différement lorsqu´il s´agit de la réglementation des heures de travail. [...] cette question ne pourra être résolue que par un congrès international. Il est nécessaire en effet que les ouvriers d´une même industrie prennent l´engagement de ne travailler d´un bout de l´Europe à l´autre, qu´un même nombre d´heures ; autrement il arriverait que dans un pays où les mineurs, par exemple, travailleraient 12 heures tandis que chez nous le travail serait réduit à 8 heures, il arriverait, dis-je, que la France se trouverait dans un état d´infériorité, au point de vue de la production, par rapport à cet autre pays. » Ce problème sera plus difficile à résoudre, mais je crois que le jour où l´ouvrier aura la perspective de ne pas mourrir de faim, comme il y est exposé aujourd´hui, où il aura la perspective d´une retraite sur ses vieux jours, un grand progrès sera déjà accompli dans l´évolution sociale. Il semble superflu de dire que ces réformes entraineraient fatalement la suppression des Bureaux de Bienfaisance qui sont une honte pour la France Républicaine. Ces institutions, loin de rendre les services qu´on pourrait en attendre offrent une prime perpetuelle à la paresse en favorisant les intrigants, au détriment des ouvriers vraiment besogneux. C´est l´aumône déguisée, il est vrai, mais enfin c´est toujours l´aumône. Or il répugne au véritable travailleur d´aller s´humilier devant un employé de mairie souvent insolent ou gouailleur. Avec le système de l´assurance au contraire, l´ouvrier exercera un droit et par qui sera-t-il contrôlé? par ses propres compagnons. Quel qu´importantes que soient les réformes que nous venons d´exposer elles ne constituent pas tout notre programme. Nous demandons le remaniement de l´assiette de l´impôt direct, et l´impôt sur le revenu nous paraît le seul vraiment équitable. Quant à l´impôt indirect il constitue la plus flagrante des inégalités, attendu qu´il frappe surtout le pauvre. Eh quoi parce qu´un malheureux n´a pas assez d´argent pour acheter à la fois une quantité de vin déterminée vous l´obligez à payer un droit de détail ! C´est tout bonnement monstrueux. Nous nous proposons du reste de revenir en détail sur ces questions qui vont se trouver d´actualité au moment de la discussion du budget. Tel est sommairement exposé le programme des réformes dont nous demandons l´accomplissement à la nouvelle Chambre de 1893. » |
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"Capitalisme et salariat", nº 2, 11 janvier 1902, première page |
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« L´évolution normale du système capitaliste tend de plus en plus, cela ne fait aucun doute, à faire pencher la balance en faveur du capitalisme contre le travail. La centralisation toujours plus grande des moyens de production, l´application du machinisme dans toutes les branches de l´activité humaine, le développement, en un mot, de tout notre régime économique fait tomber la rémunération du travail à sa limite minima. [...] Le profit ou surtravail, c´est-à-dire la part du capitaliste est, au contraire, augmentée tous les jours, - je n´en veux pour preuve que l´accumulation toujours constante du Capital, et par conséquent, l´accroissement du profit capitaliste. [...] » |
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ouvrier, républicain, socialiste |
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"Notre but", nº 1, 16-29 février 1907, première page |
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« Le Combat vient à son heure. La démocratie caennaise grandit et s´organise, elle a besoin d´un organe qui puisse librement dénoncer las abus, défendre ses droits et lutter pour sa libération définitive. SOCIALISTE, il veut dans la mesure de ses moyens, contribuer à édifier, à la place de la société bourgeoise, une société nouvelle, où les forces de production , mises en collectivité, assureront à tout travailleur le bien être auquel il a droit. Les organisations syndicales, coopératives, les unions de fonctionnaires, les groupements socialistes et de libre-pensée, en un mot, tout le prolétariat organisé, auront en lui l´arme indispensable à leur développement. |
RÉPUBLICAIN DE PRINCIPE, il luttera contre toutes les réactions comme il dénoncera les intrigues de tous les politiciens en quête de marchandage électoraux. Mais il s´attachera à démontrer dans ses attaques que se sont moins les hommes qu´il faut changer que les murs et les institutions d´une société basée sur l´égoïsme le plus étroit. N´ayant rien à craindre de la libre discussion et partisan de la critique, ses colonnes seront ouvertes, dans une tribune libre au républicain de toute fraction qui serait évincé par l´intransigeance des autres. » |
"Flèches : Mens sana in corpore sano", au sujet de Marie Curie qui ramena du radium des États-Unis |
« [...] Je gage que ce misérable gramme de radium qui va servir à faire des expériences sur de pauvres bougres sera infiniment plus meurtrier que tous les pugilistes du globe réunis. J´ai la pudeur de ne pas parler des progrès immenses que la science a permis de réaliser dans l´art de tuer les peuples. [...] » |
"Le radeau de la Méduse", par G. Rico, dimanche 18 septembre 1927, n° 39, première page |
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« [...] Alexandre la Méduse à l'ébouriffante chevelure, ...cherche un radeau ! [...] On nous offre aujourd'hui à combattre un vrai réactionnaire, de la quintessence de réactionnaire, le Symbole même de la Réaction. Remarquable virtuose, M. Millerand a parcouru toute la gamme politique, de l'extrême gauche à l'extrême droite. Il a réussi le tour de force unique de trahir tous les partis. Moderne Talleyrand par ses palinodies, il ne compense même pas, comme fit son illustre modèle, par une grande finesse d'esprit et une valeur intellectuelle, son absence de moralité politique. Ancien socialiste, ancien révolutionnaire, ancien internationaliste, ancien germanophile, ancien anticlérical, il était vraiment désigné pour être aujourd'hui dans l'Orne, le candidat des grands possesseurs, des nationalistes et des catholiques ! Et aussi des royalistes, car nous ne sachons pas que les Ligueurs ornais d'Action Française aient l'intention de lui opposer un candidat. [...] M. Millerand, renégat à tous ses amis, [...] est venu mettre le département au service de ses petites et grandes et toujours nouvelles ambitions. » |
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Journal des républicains et de l'arrondissement de Falaise paraissant tous les dimanches |
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"Le candidat des réactionnaires et de L'Écho de Falaise", dimanche 18 avril 1937 |
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« [...] On vota contre lui [Jean Goy] car le caractère confidentiel de ses rapports avec Hitler (comme Degrelle) au cours d'un voyage sans contrôle, inquiéta et inquiète encore à l'heure présente les électeurs soucieux de la paix intérieure et extérieure, dans ces conditions, l'échec de M. Goy devenait significatif et combien nous préférons celui de M. Châtenet où tout est clair. |
Rappelons simplement aux Falaisiens qui de ces deux anciens Députés serait le plus souhaitable pour eux, de celui du 6 février 1934, pendant une séance de la Chambre, manifestait Place de la Concorde aux côtés de l'Action Française, contre le régime républicain, ou celui qui resté à son banc d'élu, légiférait en soutenant un gouvernement assiégé par les émeutiers. [...] » |
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